Ceux qui me connaissent savent que je n’ai pas l’habitude de me plaindre…Mais à 48 ans, après 14 ans d’investissement politique, je n’ai pas souvenir d’avoir vécu une telle épreuve…
Je m’explique.
Lundi soir, commission budgétaire. C’est le moment de présenter les grandes lignes du budget pour l’année prochaine avec les questions techniques des conseillers. En tant que députée, je me dois de pouvoir répondre… Pourtant bien préparée, c’est quand même avec un peu d’appréhension que je m’y présente.
Nous sommes plus d’une trentaine dans un grand auditoire (distanciation sociale oblige) avec chacun un masque sur la bouche…
Atteinte d’une surdité profonde à gauche et sévère à droite, je souffre de cette situation… tout particulièrement en ce moment.
Il y a bien un micro quand on veut bien attendre pour l’utiliser… mais ce n’est pas suffisant.
Je fais répéter une fois… je n’ai pas compris… je fais répéter une deuxième fois… je n’ai toujours pas compris… je n’ose plus faire répéter… je suis gênée… je perçois bien l’agacement de certains… habituellement je lis sur les lèvres…
Je suis perdue, déstabilisée, je perds confiance en moi… je me sens tellement mal ! Suis-je à ma place ? Je me sens tellement humiliée, tellement handicapée….
Je ne veux pas de pitié, je demande juste de pouvoir travailler…
Des outils existent… mais quand on est dans notre situation, on a peur de déranger, on n’ose pas « se permettre » de demander de l’aide…
Il reste tant à faire pour un monde plus inclusif…
Mon moment de découragement passé, je suis regonflée à bloc grâce au soutien autour de moi de ma famille, de mes collaborateurs…
Je continuerai mon combat pour une société plus inclusive.